Quatre jours à écrire, décrire, conter... Comme une belle chanson, simple et heureuse.
Vous le devinez, c'était si bon, si riche, ces quatre jours de marche dans cette montagne majestueuse, de village en village.
A défaut de fleur, les roches vertes, prunes et ocres colorent les pentes. L'horizon se perd dans des successions de crêtes à l'infini. A chaque col claquent au vent les drapeaux de prière.

Nous avons partagé notre route avec Françoise, française et passionante, puis Barbara, jeune allemande adorable.

Et chaque nuit, une maisonnée nous ouvrait ses portes. Après le thé de bienvenue et un peu de repos, nous étions conviés à rentrer dans la cuisine : le feu dans un coint, des coussins pour s'asseoir, des ribambelles de casseroles, des abricots dans un coin... et les mains qui s'affairent pour préparer le diner, les gamins qui jouent, dansent, chantent, et tentent de faire leurs devoirs entre deux tasses à servir. Les regards sont grands ouverts et rieurs. On annone quelques mots en ladakhi, on s'efforce d'avaler l'infame thé au beurre, et on s'emmêle les doigts à rouler des momos (sorte de raviolis tibétains). On dit merci 100 fois, mais chaque merci est sincère.

La vie est dure dans ces villages isolés. Chaque famille a quelques abricotiers et quelques champs de blé en terrasse. Parfois un petit potager, et des fleurs, toujours.

Nous étions en pleine moisson, faites à mains nues, avec l'aide des yacks pour la séparation du grain de l'herbe. Ce sont surtout les femmes et les vieillards qui travaillent, en chantant à tue-tête, les hommes étant souvent à la ville, et les enfants à l'école.

Les maisons sont simples mais belles, sans grand confort. Les toilettes faites d'un trou et d'une pièce en dessous pour recueillir les 'choses' utilisées après séchage comme engrais. De même, on voit partout du fumier de yack sécher sur les toits et les rebords de fenêtre.

Des systêmes d'irrigation quadrillent les parcelles. Quelques pierres suffisent à détourner le ruisseau principal, et témoignent de l'ingéniosité développée face à l'aridité des montagnes.

Trois nuits, trois villages magnifiques, et trois accueils fabuleux.

On aura en plus découvert des monastères, comme celui de Likir, au début de la ballade, celui de Rizong, enchassé dans les falaises, où les moinillons jouent au cricket et les nonnes prennent un bain de soleil, et enfin celui d'Alchi, splendeur du XIe siècle, où les photos sont interdites !

On repart en rando samedi matin, pour neuf jours cette fois ci, avec deux chevaux et leur maitre. Vous devrez donc patienter pour la suite, mais on pense bien à vous.

Christophe et Nathalie